3 morceaux immortels de L’ELISIR D’AMORE de Donizetti – les meilleures interprétations sur YouTube
L’elisir d’amore est l’un des plus grands opéras buffa italiens du XIXe siècle. Avec Adina, Nemorino, Dulcamara et Belcore, Donizetti a créé pas moins de quatre grands personnages qui comptent parmi les rôles les plus recherchés de leurs sujets. La richesse mélodique de Donizetti est extraordinaire et la triomphale première est devenue l’un des moments les plus joyeux de sa carrière musicale.
Pavarotti l’imbattable Nemorino
Dans cette cavatine (une aria en forme de chanson), Donizetti dessine un homme amoureux, simple et réfléchi. Dans un do majeur simple, Nemorino chante sa nostalgie de l’amour d’Adina. Ce n’est qu’à « Essa legge, studia… » que nous entendons un flou en mineur, laissant entendre que l’éducation d’Adina pourrait la rendre inaccessible à Nemorino.
Nous entendons Luciano Pavarotti dans cet enregistrement. Le rôle de Nemorino était l’un de ses rôles de parade absolus. Dans ce rôle, il a célébré de véritables triomphes dans de nombreuses maisons d’opéra. Le sujet vocal requiert un ténor lyrique et le rôle un coquin simple mais espiègle, ce qui était juste parfait pour Luciano Pavarotti.
Quanto è bella, quanto è cara – Pavarotti
Nemorino boit le philtre d’amour
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Maintenant Nemorino possède aussi une arme, il est équipé du vin et la querelle psychologique avec Adina suit son cours. Adina a remarqué que quelque chose a changé chez Nemorino. Encouragé par le vin, Nemorino lance une mélodie de son cru (« Esulti pur la barbara »), et cette fois, c’est Adina qui la répète consciencieusement. Il lui lance même deux fois un défi de colorature, auquel elle répond résolument par deux fois avec des notes supérieures claires. Le duo se termine maintenant par un unisson des voix, signe que la cote de Nemorino auprès d’Adina a augmenté.
Voir cet extrait dans un enregistrement de 2005 avec un Rolando Villazón délicieusement comique et Anna Netrebko.
Caro Elisir…Esulti pur la barbara – Villazón / Netrebko
La célèbre aria de Donizetti « Una furtiva lagrima »
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Introduite par un solo de basson et une harpe (une combinaison intéressante !), cette célèbre aria commence. Outre la beauté de ses motifs, elle séduit par la particularité que la première partie de chaque couplet est en mineur et la seconde en majeur. Ce passage de la douleur à l’espoir est merveilleusement mis en valeur par l’instrumentation expressive avec basson et clarinette.
En 1901, Enrico Caruso a chanté cette aria pour la première fois. C’était sa première saison à la Scala et Toscanini la dirigeait. Il s’ensuivit la plus grande ovation jamais entendue dans ce théâtre. Cet opéra est ensuite devenu l’un des plus importants de sa carrière au Met. « Una furtiva lagrima » fut l’un des premiers airs que Caruso enregistra et (avec « Vesti la giubba ») devint sa marque de fabrique. Dans cet enregistrement, soutenu par un orchestre moderne, le rubato classique peut être entendu. Écoutez, par exemple, le deuxième « Che più cercando io vo » qui, combiné à un accelerando grandiose, est deux fois plus long que celui de Pavarotti 80 ans plus tard. On peut dire la même chose du ritardando (merveilleusement) long sur « Io la vedo ». Dans la deuxième partie de l’aria, Nemorino s’imagine tenir Adina dans ses bras et sentir son cœur battre. Écoutez Enrico Caruso lorsqu’il chante tendrement ce passage et exulte ensuite avec un « Cielo ». Le crescendo final de « Si può morir » ravit par le gonflement complet du son et les notes finales incandescentes.
Quelle est la raison de cette divergence entre les interprétations de Caruso et de Pavarotti ? Au XXe siècle a sonné l’heure du tyran Toscanini qui, sous couvert de fidélité à l’œuvre, a chassé le rubato des chanteurs et a ainsi conduit l’interprétation dans de nouvelles directions jusqu’à aujourd’hui.
Una furtiva lagrima – Caruso
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