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Le guide lyrique en ligne de l’air SALUT DEMEURE CHASTE ET PURE

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L’Aria – Synopsis et contexte

Synopsis : Faust est assis dans son bureau. Il a devant lui d’innombrables livres et atlas. Rien ! Il est désespéré, il a acquis beaucoup de connaissances et pourtant il a atteint peu de sagesse. Il est fatigué de la recherche constante du sens de la vie. La coupe de poison est déjà prête. Quand il la porte à sa bouche, il entend le chant des jeunes femmes et des paysans. Le chant le distrait. L’amour, le bonheur et la gloire l’ont quitté. Il fera une dernière tentative, même avec l’aide de Satan. Celui-ci apparaît en fait en la personne de Méphistophélès. Il demande à Faust pourquoi il l’a appelé. Faust le rejette. Méphistophélès insiste : est-ce l’or ou la gloire qu’il veut ? Alors Faust explique : “L’amour est ce qui lui manque”. Méphistophélès pourrait lui accorder ce souhait. Lorsque Faust lui demande ce qu’il veut en échange, Méphistophélès répond que la vie mondaine appartiendra à Faust, mais que son âme lui appartiendra dans l’au-delà. Méphistophélès crée une vision de Marguerite sur le rouet. Faust est sous le charme et enchanté. Il signe rapidement le papier de Méphistophélès et reçoit en retour une potion de rajeunissement qu’il boit avec avidité. Faust fait triomphalement l’éloge de sa jeunesse. Le lendemain, Faust voit Marguerite au village. Faust parle à Marguerite. Mais elle le rejette. Faust ne se décourage pas, il l’aime encore plus. Faust apparaît dans le jardin accompagné de Méphistophélès. Méphistophélès part chercher un cadeau pour Marguerite. Faust est seul et dans l’attente des retrouvailles avec Marguerite.

L’aria s’ouvre au piano avec un larghetto solennel aux cordes. Et le ténor commence de manière presque déclamatoire avec son hymne. Hector Berlioz, le célèbre contemporain de Gounod, appréciait beaucoup cette aria et lui attribuait beaucoup de sentiment réel et profond.

On entend bientôt le violon solo, qui joue autour de la voix du ténor tout au long du morceau. Berlioz a dit que cette astuce de Gounod “est bien plus une pitié qu’un secours pour l’ensemble, et je crois que le chanteur Duprez avait raison, qui un jour, lorsqu’un instrument solo de l’orchestre l’accompagnait pendant une romance, disait : ” Cet instrument du diable avec ses courses et ses variations m’irrite comme une mouche qui tourbillonne autour de ma tête et veut s’asseoir sur mon nez. ”

Condé réplique que Gounod prononce avec le violon ce que les mots ne pouvaient dire qu’à moitié (” ce que les mots ne disent qu’à demi “).

Les mots de Faust sont spirituels et expressifs. Des mots comme ” innocente et divine ” ou ” que de richesse ” donnent au chanteur l’occasion de montrer la subtilité et la richesse de sa voix.

La deuxième partie commence par “O nature” jusqu’à “Sous tes yeux” avec un joli crescendo.

La musique devient plus intense et la voix du chanteur s’élève et culmine pour la première fois dans un la aigu à ” avec amour “.

L’intensité augmente régulièrement jusqu’au point culminant de l’aria avec le spectaculaire do aigu, qui doit être chanté avec goût et ne doit en aucun cas être grossier et en quête de reconnaissance, ce qui détruirait l’ambiance de cette pièce.

La pièce se termine par un bel adagio du violon solo.

L’Aria – le texte de SALUT DEMEURE CHASTE ET PURE

Salut ! demeure chaste et pure, où se devine
La présence d’une âme innocente et devine ! …

Que de richesse en cette pauvreté !
En ce réduit que de félicité ! …

O nature, c’est là que tu la fis si belle,
C’est là que cette enfant à grandi sous ton aile,

A dormi sous tes yeux !
Là que, de ton haleine enveloppant son âme,

Tu fis avec amour épanouir la fêmme
En cet ange des cieux !

Salut ! demeure chaste et pure, où se divine
La présence d’une âme innocente et devine!

Écrit pour un “ténor spinto”

Le rôle de Faust est écrit pour un ténor spinto (italien) respectivement jeune ténor héroïque (allemand). La voix est forte et masculine. Elle a une brillance métallique dans les aigus. Elle captive par sa puissance sans effort dans les tessitures supérieures et possède encore de l’agilité. Dans le registre aigu, le ténor Spinto peut inspirer le public avec des notes de tête.

Interprétations célèbres de SALUT DEMEURE CHASTE ET PURE

On entend cette aria dans de nombreux enregistrements.

Peut-être que l’interprétation de Björling est imbattable. Il a enregistré cette aria à plusieurs reprises. Dans cet enregistrement, nous le voyons dans une production télévisée. Nous remarquons un regard incertain au début, mais Björling séduit l’auditeur dès la première seconde. Il se transforme en un amoureux tendre et romantique. Son chant et son jeu sont d’un grand naturel, tout comme le do aigu. Cette performance, ainsi que celle d’Enrico Caruso, a été le modèle pour tous les ténors après eux.

Salut, demeure chaste et pure – Björling

Pour Jonas Kaufmann, l’un des défis du rôle est de rendre justice à la fois au Faust ancien et au Faust jeune. “Le fait que Faust devienne à la fois auteur et victime nécessite une flexibilité vocale. Et j’entends par là non seulement l’élévation de la tessiture du début baryton au do aigu de cette cavatine, mais aussi les nombreux timbres. Il faut exprimer les sombres cauchemars, mais aussi le lyrisme exalté de “Salut demeure chaste” et la passion du duo. Du début à la fin, ce rôle est si riche en couleurs et en nuances que je ne voudrais pas le manquer dans mon répertoire. (Voigt, “Jonas Kaufmann”).

Salut, demeure chaste et pure – Kaufmann

 

Caruso, qui avait une voix plutôt baritonale, a montré des difficultés avec les notes aiguës au début de sa carrière. ” Lors de ses premiers enregistrements, ce problème fut en tout cas résolu, comme le montre le splendide enregistrement de Salut, demeure chaste et pure, qu’il chanta en février 1906 et dans lequel on entend très joliment la fusion du lyrique et de l’héroïque : développée à partir d’une tendre mezza voce, la voix s’épanouit de plus en plus et se déploie sur un splendide ut aigu, qui ne laisse rien paraître d’une plaie gênante. ” (Pêcheur, grandes voix)

Salut, demeure chaste et pure – Caruso

 

L’interprétation de Corelli est expressive, presque implorante (ou “théâtrale” selon le point de vue). L’interprétation a moins d’élégance française mais plus d’un Faust au pied de biche, mais avec une intensité fascinante.

Salut, demeure chaste et pure – Corelli

Thill était le ténor français le plus populaire du 20ème siècle. Son interprétation est aristocratiquement réservée et nostalgique. Son do aigu est “d’abord incertain et gagne en concentration et en sonorité après un début hésitant” (Kesting).

Salut, demeure chaste et pure – Thill

 

Giuseppe di Stefano a été le partenaire de chant de Maria Callas pendant de nombreuses années. Sa voix était merveilleusement lyrique et douce. Le directeur d’opéra de longue date du MET, Rudolf Bing (5000 Nuits à l’opéra), ne parlait pas toujours de manière flatteuse de la personne de Giuseppe di Stefano. Mais à propos de son Faust, il a parlé sur le ton le plus élevé : “Ce fut une véritable expérience lorsque j’ai entendu le diminuendo de son do aigu à “Salut, demeure” dans Faust. Aussi longtemps que je vivrai, je n’oublierai pas la beauté de ce son”.(Bing, 5000 Nuits à l’opéra).

Salut, demeure chaste et pure – di Stefano

Nous entendons une interprétation élégante et nuancée de Gedda, compatriote de Björling. Moins expressive, mais intime. Avec un do aigu, comme si c’était le plus naturel du monde.

Salut, demeure chaste et pure – Gedda

Placido Domingo a étudié Caruso dans ses rôles français et a admiré son chant exquis ainsi que son français, sur lequel il a évidemment travaillé très dur. La langue française présente le danger que les nasales sonnent mal, il faut donc faire très attention à ce qu’elle soit chantée magnifiquement.

Salut, demeure chaste et pure – Domingo

Peter Lutz, opera-inside, le guide de l’opéra en ligne pour l’air “SALUT DEMEURE CHASTE ET PURE” de l’opéra Faust de Charles Gounod.

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