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Guide d’opéra en ligne et Resumé de DIDO ET ÉNÉE de Purcell

Dido and Aeneas est la plus grande œuvre de l'”Orpheus britannicus” Henry Purcell, qui se montre avec cette œuvre un maître de la forme baroque. Ses lamenti sont inégalés, ses tableaux de tons imaginatifs, ses dissonances audacieuses et avec “When I am laid in earth”, il a écrit l’un des plus beaux airs de tout l’âge baroque.

 

Contenu

Commentaire

Acte I

Acte II

Act III

 

Les temps forts

Ouverture

Shake the cloud from off your brow

Ah ! Belinda, I am prest with torment

Ne crains aucun danger

Dans notre profonde cellule voûtée

Come away, fellow sailors

Quand je serai enterré

 

Recommandation d’enregistrement

Recommandation d’enregistrement

 

 

 

PREMIERE

Londres 1689 (peut-être avant, les sources ne sont pas claires).

LIBRETTO

Libretto de Nahum Tate, basé sur le quatrième livre de l'Enéide de Virgile.

LES ROLES PRINCIPAUX

Dido, reine de Carthage (soprano) - Aeneas, prince troyen (baryton ou ténor) - Belinda, la sœur de Didon (soprano) - Sorcière, chef des sorcières (mezzo-soprano)

RECOMMANDATION D'ENREGISTREMENT

-

 

 

COMMENTAIRE

Contexte historique

Il n’existe aucun document manuscrit de cette œuvre de Purcell, seul un livret est disponible à l’époque de la composition. La source de la composition consiste en une copie pour une représentation qui a eu lieu 50 ans plus tard. La musique est écrite simplement selon les normes de Purcell, ce sur quoi certains experts se basent pour supposer que l’original était plus “sophistiqué” et écrit pour la cour anglaise. Les faits ne permettent pas de tirer une conclusion claire, la première connaissance confirmée d’une représentation pouvant être datée de 1689 dans un pensionnat de jeunes filles de Londres. Grâce à la connaissance du livret, nous savons que quelques morceaux sont perdus (par exemple, la fin de la scène du “bosquet” et certaines danses).

Libretto

Purcells a mis au diapason un livret de Nahum Tate, qui a basé son histoire sur le livre IV de l’Énéide de Virgile. Cependant, il a considérablement modifié l’intrigue, par exemple, il a ajouté l’histoire de la sorcière et des sorcières, et il a fait mourir Didon à la fin, ce qui est étonnant, puisque la forme opera seria courante sur le continent prescrivait une fin heureuse, le fameux “lieto fine”.

 

Musik

Le livret est divisé en 6 scènes. Chaque scène est dramatiquement divisée en un épisode joyeux et un épisode triste et suit une signature de clé classique, qui est divisée en une partie majeure et une partie mineure. Sur le plan harmonique, il est intéressant de constater que Purcell ne rapproche pas des parallèles mineurs ou des affinités similaires, mais des contrastes, par exemple, do majeur et do mineur, et fa majeur et fa mineur, respectivement.

L’utilisation de la dissonance par Purcell est magistrale ; voir le commentaire plus bas sur l’aria “When I am laid in earth” (Dido’s Lamento) et l’ouverture pour des exemples de notes sur ce thème.

Purcell a utilisé de nombreuses techniques classiques de l’ère baroque. Outre le lamenti, il était un maître de la peinture sonore, dans laquelle des événements ou des actions naturels étaient imités par des moyens musicaux. Un bon exemple est la façon dont Didon chante le roulement du tonnerre dans la scène de l’orage :

Musique chorale et musique de danse

Purcell accordait une grande importance à ces deux éléments. La variété scénique est grande : on peut voir des ballets et des interludes choraux de sorcières, de marins, de furies et de courtisans. Dans la musique anglaise de cette époque, on n’accordait pas vraiment d’importance à la musique de ballet ; on pense que le commanditaire était le maître de danse Josiah Priest, qui souhaitait ces formes ; il y avait peut-être encore d’autres scènes qui ont été perdues.

 

 

DIDO ET AENEAS ACTE I

L’humeur maussade de la reine de Carthage

Resumé : Dans le palais de Didon, à Carthage. La reine est triste, car elle serait tombée malencontreusement amoureuse d’Énée, qui avait fui Troie en flammes et qu’elle avait accueilli avec hospitalité.

L’ouverture suit le modèle français classique établi par Lully, avec une première section lente et une deuxième section rapide. Les chromatismes douloureux de la partie lente sont particulièrement beaux. Un chromatisme particulièrement merveilleux se trouve au milieu de la partie lente, souligné par Purcell avec un sf :

Ouverture – Haim

Resumé : Sa sœur Belinda tente de l’encourager à profiter des plaisirs de l’amour.

Nous trouvons un exemple particulièrement accompli de tone painting dès le début de cette aria, où Belinda chante “Shake the cloud” et Purcell secoue immédiatement le mot chanté de façon magistrale avec des moyens musicaux :

Secoue le nuage de ton front – Pierce

 

Resumé : La chorale se joint aux encouragements de Belinda.

Banissez le chagrin, bannissez les soins.

 

L’amour d’Énée déstabilise Dido

Resumé : Dido est agitée. Elle devrait être en deuil, son mari est tombé à la guerre. Mais son amour pour le prince troyen Enée déclenche une tempête en elle.

Dans cet air, Purcell utilise de manière obsessionnelle une technique du baroque : pour accompagner cet air de lamentation de Didon, Purcell fait répéter pas moins de 21 fois le motif du basso ostinato (basse de sol) :


Par-dessus cela, Purcell compose un chant expressif. Purcell intensifie l’effet dramatique avec des mélismes (étirements de mots) parfois forts :

Nous entendons cet air chanté par la légendaire Janet Baker, qui s’est surtout fait connaître par des oratorios et certains opéras.

Ah ! Belinda, je suis prest avec tourment – Baker

 

Resumé : Le chœur veut que les empires de Troie et de Carthage s’unissent.

Quand les monarques s’unissent – Harnoncourt

Resumé: Le chœur encourage Didon, car Énée est lui aussi tombé amoureux d’elle.

Un beau chœur polyphonique dans lequel Purcell joue avec les mètres 3/4 et 4/4.

Ne craignez aucun danger – Lewis

 

Énée invoque son amour

Resumé : Énée apparaît et avoue son amour à Didon, mais celle-ci hésite à le lui rendre, car elle avait juré après la mort de son mari de ne plus jamais se lier avec un homme. Le chœur encourage Didon à accepter l’amour d’Énée.

Cupidon ne fait que lancer la fléchette – Lewis

Dido avoue son amour

Resumé : Énée la supplie d’au moins l’écouter pour avoir sauvé Troie. Belinda encourage également Didon à accepter son amour, sur quoi Didon montre silencieusement son consentement.

Poursuis ta conquête, amour – Pierce

 

Resumé : La chorale célèbre le Dieu de l’amour pour avoir rendu l’union possible.

Vers les collines et les vallées – Gardiner

 

Resumé : Et ils célèbrent cette union par une danse.

La danse du triomphe – Lewis

 

 

DIDO ET AENEAS ACTE II

Avec les sorcières

Resumé : Dans une grotte. Une sorcière est avec les sorcières et leur raconte son plan pour détruire les Carthaginois. Les sorcières acceptent avec enthousiasme, car commettre des méfaits est leur mission. La sorcière veut apporter le malheur à Didon, la reine de Carthage. La gloire, l’amour et la vie doivent lui être enlevés. Les sorcières sont enthousiastes.

Sœurs rebelles… Le malheur nous réjouit… La reine de Carthage, que nous haïssons… hohoho.

Resumé : Les sorcières veulent savoir comment cela va se passer. La sorcière explique qu’un fantôme sous la forme de Mercure apparaîtra à Énée et l’exhortera à chercher l’Italie et à prendre la mer. Mais d’abord, elles veulent provoquer une tempête qui chassera Didon et Énée de la forêt pour les ramener dans leur cour le jour de la chasse. Les Furies exécutent une danse pour fêter cela.

Cette pièce est aussi appelée “Echo Dance of the Furies” car Purcell fait répéter de courts passages choraux par un chœur en arrière-plan, comme un écho. Un effet surprenant et charmant !

Dans notre cellule profondément voûtée – Gardiner

 

À la partie de chasse de Didon

Resumé : Dans la forêt avec la partie de chasse de Didon. Belinda remercie les dieux pour le riche butin.

Merci à ces vallées solitaires – Dawson

 

 

Resumé : Une femme raconte l’histoire d’Actéon. Il avait regardé la déesse Diane se baigner et, en guise de punition, fut transformé en cerf, qui fut ensuite poursuivi et tué par ses propres chiens.

Elle visite souvent cette montagne isolée – de Boever.

 

Resumé : Un orage se prépare. Belinda et Didon demandent à la compagnie de rentrer au palais.

Haste, hâte-toi en ville – Sheppard

 

Aeneas apprend la triste nouvelle

Resumé : Le fantôme de Mercure apparaît et demande à Énée, au nom de Jupiter, de partir aujourd’hui pour l’Italie. Énée veut obéir à l’ordre des dieux, mais la séparation d’avec Didon le peine, il ne sait pas comment le lui expliquer.

 

 

DIDO ET AENEAS ACTE III

 

 

Resumé : Au port, les marins sont prêts à prendre la mer.

Allez, camarades marins… La danse des marins.

 

Avec les sorcières et la magicienne – leur plan fonctionne

Resumé : Ravies, la sorcière et les sorcières observent les événements, leur plan fonctionne.

Voyez les drapeaux et les banderoles s’enrouler – Harnoncourt.

 

Resumé : La sorcière annonce qu’après le départ d’Énée, une terrible tempête s’abattra sur lui. Les sorcières se réjouissent, car la destruction est leur plaisir.

Voyez les drapeaux et les banderoles s’enrouler… Notre prochain mouvement… La destruction est notre plaisir… La danse des sorcières.

 

Dido est profondément malheureuse

Resumé : Dido est dévastée. Belinda explique à Dido qu’Énée est sincèrement en deuil. Ce dernier apparaît et explique à Didon que les dieux le forcent à partir. Mais Didon l’accuse de ne prendre la commission que comme prétexte pour la quitter. Énée décide alors de rejeter l’ordre des dieux et de rester. Mais Didon n’est plus intéressée. Le simple fait qu’il ait pensé à la quitter est une raison suffisante pour qu’elle rompe son amour. Le chœur ne comprend pas la réaction de Didon.

Les grands esprits contre eux-mêmes conspirent – Harnoncourt.

Dido prend la cruelle décision – l’aria “When I am laid in earth”

Resumé : Dido ne veut que mourir. Une fois de plus, elle se tourne vers Belinda, pour mourir de sa propre main.

Cette aria est l’une des grandes arias de la littérature lyrique, un lamento, un produit classique de l’opéra baroque. Elle est écrite de manière extrêmement efficace et fait partie de la poignée de lamentos baroques qui peuvent véritablement émouvoir l’auditeur jusqu’aux larmes.

Purcell a écrit cette pièce de manière extrêmement efficace. Il commence par un motif chromatique descendant dans l’accompagnement de la basse qui devient un ostinato profondément triste et un motif constamment répété (appelé “ground bass”) :

A la fin de l’ostinato, Didon entre avec sa complainte :

Cette mélodie captive par ses nombreux effets. Particulièrement impressionnant : en contraste avec la direction descendante de la voix d’accompagnement, la mélodie de Dido s’efforce de monter avec des sauts (et des notes descendantes subséquentes) (du g à “when” au e à “no”, ce qui rend visible la discorde de Dido. La belle appoggiature sur le premier “laid” (une dissonance supplémentaire, étrangère à la mélodie, qui se produit sur la partie accentuée de la mesure et se résout sur la note suivante) contribue également à l’ambiance sombre. Nous trouvons un autre bel effet de la voix chantée dans l’exemple de la note ci-dessus dans le triton sombre sur “Trouble”.

Dans la deuxième partie, Purcell introduit un autre élément dans la partie vocale, “Remember me”, qui est enchanteur dans sa simplicité :

Avec le dernier “Remember me”, Purcell laisse la musique flotter vers des hauteurs réconfortantes, avant de s’enfoncer dans les profondeurs du désespoir avec “forget my fate” à la fin.

Vous entendrez cette aria en 2 versions :

L’enregistrement le plus sombre et donc le plus émouvant est peut-être celui de Janet Baker. Elle chante l’aria d’une voix étouffée, qui ne s’ouvre que sur les dernières mesures et crée ainsi un grand effet.

Quand je serai mis en terre – Baker

 

Avec sa voix riche, nous entendons le dirge puissant et gospel de Leontyne Price.

When I am laid in earth – Price (Quand je serai enterré)

 

L’épilogue

Resumé : Didon est enterrée et le chœur demande aux dieux de l’amour de répandre des pétales de rose sur sa tombe.

Avec des ailes tombantes vous venez les Cupidons – Mc Gegan.

Recommandation d’enregistrement

 

 

Peter Lutz, opera-inside, le guide d’opéra en ligne de DIDO ET AENEAS de Henry Purcell.

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