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Guide de l’opéra en ligne et argument de FAUST de Charles Gounod

Le Faust de Gounod est l’un des grands opéras. C’est un chef-d’œuvre avec de nombreuses scènes captivantes qui sont devenues célèbres. Le rôle de Margeritue est l’un des rôles les plus beaux et les plus exigeants de la littérature lyrique.

 

 

Contenu

Synopsis (en anglais)

Commentaire

♪ Acte I

♪ Acte II  

♪ Acte III

♪ Acte IV

♪ Acte V

Conseil meilleures enregistrement

 

Culminations

A moi tes désirs

Avant de quitter ces lieux

Le veau d’or 

Faites-lui mes aveux (air des fleurs)

Salut, demeure chaste et pure

Ah! je ris de me voir  (air des bijoux)

O nuit d’amour 

Déposons les armes (Choeur des soldats)

À l’étude mon maitre (Trio final)

 

 

RÔLES & ARGUMENT EN ANGLAIS

 

 

 

 

PREMIÈRE

Paris, 1859

LIBRETTO

Jules Barbier, Michel Carré, basé sur le roman de Goethe

LES PRINCIPAUX RÔLES

Faust, un savant (ténor) - Méphistophélès , le diable (basse) - Margarethe, une jeune femme (soprano) - Valentin, frère de Margarethe (baryton) - Siébel, un jeune homme (soprano) - Marthe, voisine de Margarethe (mezzo-soprano).

RECOMMANDATION D'ENREGISTREMENT

WARNER BROTHERS avec Cheryl Studer, Richard Leech, Thomas Hampson et José van Dam sous la direction de Michel Plasson et l'Orchestre et le Chœur du Capitole de Toulouse et le Chœur de l'Armée française.

 

 

 

 

COMMENTAIRE

 

 

Le thème du Dr Faust

La légende du Dr Faust remonte au Moyen Âge et a été mise en littérature par différents auteurs et mise en musique par de nombreux compositeurs. Il suffit de penser au poème symphonique de Berlioz ou à l’opéra Mefistofele de Boito. Le modèle littéraire le plus célèbre est celui de Goethe. Il a terminé son Faust 50 ans avant la création de l’œuvre de Gounod.

 

Entre grand opéra français et profondeur philosophique allemande

Barbier, l’un des deux librettistes du Faust de Gounod, avait déjà proposé son livret à Meyerbeer auparavant. Mais Meyerbeer a refusé au motif que Faust était un sanctuaire qui ne devait pas être profané par une musique profane.

Le scénario du Faust de Gounod est à peu près comparable à celui de Goethe, mais sans avoir la profondeur philosophique et scientifique du modèle littéraire, ce qui a souvent valu à l’œuvre le reproche de superficialité. Le Faust de Gounod a été écrit dans les décennies du Paris des plaisirs, avant la guerre franco-allemande. Le Faust de Gounod n’est pas un homme qui s’efforce de comprendre le monde. Lorsque Méphisto lui demande ce qu’il recherche, il mentionne les plaisirs de l’amour. (“A moi les plaisirs, Les jeunes maîtresses !”). Pour Gounod, la tragédie de Margarete était l’histoire la plus importante et il l’a placée au centre de son œuvre.  En définitive, Faust est un bel opéra français, avec l’intention de ne pas porter trop de lest du modèle littéraire. Dans le milieu de l’opéra allemand, on appelle souvent cet opéra “Margarethe” pour le distinguer du Faust de Goethe.

 

La réception de l’œuvre

Les répétitions pour la première en 1859 furent éprouvantes pour les nerfs. Gounod souffrait de la dictature du directeur de théâtre Cavalho, qui était en même temps le metteur en scène de la pièce. De plus, sa femme chantait le premier rôle féminin. Comme si cela ne suffisait pas, il devait constamment couper de la musique, même le jour de la répétition générale, l’opéra était encore trop long à 4 heures. Un observateur qui décrivit plus tard ces scènes fut Jules Massenet, qui y assista de très près en tant que timbalier de l’orchestre. L’opéra n’a eu qu’un succès modéré au début, mais a reçu de nombreux compliments de la part des critiques. Le succès a commencé dans les années suivantes en Allemagne. Après un remaniement pour le Grand opéra, le succès mondial a commencé. Dans l’entre-deux-guerres, l’opéra est même devenu l’opéra le plus joué. Après la guerre, il est tombé du répertoire dans de nombreux endroits et il a fallu plusieurs décennies pour qu’il soit à nouveau joué plus fréquemment.

Il existe donc deux versions de Faust. La version originale a été écrite pour le Théâtre lyrique et la version moderne a été adaptée par Gounod 10 ans plus tard pour le Grand opéra. Outre l’élargissement des scènes de ballet, cette adaptation a consisté à transformer les récitatifs parlés en récitatifs chantés et accompagnés.

Néanmoins, Faust n’est pas devenu un opéra classique du “grand opéra”. Heureusement, Gounod a pu se passer des habituelles scènes de chœur surdimensionnées, de la musique d’orage et des conflits politico-mondiaux compliqués.

 

 

 

FAUST ACTE I

 

 

Rien !

Synopsis : Faust est assis dans son bureau. Il a devant lui d’innombrables livres et atlas. Rien ! Il est désespéré, il a acquis beaucoup de connaissances et pourtant il a atteint peu de sagesse. Il est fatigué de la recherche constante du sens de la vie. La coupe de poison est déjà prête. Quand il la porte à sa bouche, il entend le chant des jeunes femmes et des paysans.

Gounod raccourcit l’histoire de Goethe. Avec un grandiose “Rien”, il résume la première section de “Faust” en un seul mot (Méphistophélès parie avec Dieu).

Rien ! En vain j’interroge, en mon ardente veille – Kraus

 

Synopsis : Le chant le distrait. Il loue Dieu. Mais bientôt, il a de nouveau la coupe de poison dans sa main. L’amour, le bonheur et la gloire l’ont quitté. Il va faire une dernière tentative, même avec l’aide de Satan. Il apparaît en fait en la personne de Méphistophélès. Il demande à Faust pourquoi il l’a appelé. Faust le rejette. Méfisto insiste : est-ce l’or ou la gloire qu’il veut ? Alors Faust explique : “L’amour est ce qui lui manque”. Méphistophélès pourrait lui accorder ce souhait. Lorsque Faust lui demande ce qu’il veut en échange, Méphistophélès répond que la vie mondaine appartiendra à Faust, mais que son âme lui appartiendra dans l’au-delà.

Dans la scène suivante, on assiste à l’apparition de Méfisto, qui se dresse soudain avec fracas devant Faust désemparé et lui demande ce qu’il cherche à obtenir.

Me voici !  D’où vient ta surprise ?   – Björling / Siepi


 

La vision de Marguerite par Méphistophélès

Synopsis : Méphistophélès crée une vision de Marguerite sur le rouet. Faust est envoûté et enchanté. Il signe rapidement le papier de Méphistophélès et reçoit en retour une potion de rajeunissement qu’il boit avec avidité. Faust fait triomphalement l’éloge de sa jeunesse.

Un beau morceau de Gounod avec un bel effet de composition : alors que Faust reçoit la vision de Gretchen, le refrain jubilatoire (” à moi les plaisirs “) est répété plusieurs fois, un demi-ton plus haut à chaque fois, ce qui entraîne un tirage extatique (à partir de 5 :00).

A moi tes désirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs – Leech / van Dam

 

Une autre interprétation avec Björling et Siepi. Elle captive par son feu et son extase. L’enregistrement souffre un peu de la mauvaise qualité d’un enregistrement live.

O merveille … a moi les plaisirs, Les jeunes maîtresses !  ( !)

 

 

 

 

 

 

FAUST ACTE II

Valentin doit partir à la guerre

Synopsis : Une foire en ville. Valentin doit partir à la guerre. Il boit et regarde pensivement une amulette de sa sœur Marguerite qu’elle lui a donnée comme talisman.  Siebel et Wagner le voient et lui demandent pourquoi il est déprimé. Valentin répond qu’il doit laisser Margarete sans protection. Siébel propose de veiller sur elle. Valentin le remercie, maintenant il peut rejoindre l’armée tranquillement.

Cet air de Valentin est devenu l’une des pièces les plus populaires pour les barytons et est souvent chanté dans les récitals. Cette aria n’était pas encore incluse dans la première version de l’opéra. Ce n’est que lors d’une production londonienne en 1865, lorsqu’un baryton s’est plaint que Valentin n’avait pas de bel air, que Gounod a ajouté ce morceau. Il a pris un thème de l’ouverture et l’a transformé en cette belle aria.

Cette air était l’un des chevaux de bataille de Hvorostovsky.Il chante la fin avec un effet fort et une note longue.

Avant de quitter ces lieux – Hvorostovsky

 

Robert Merrill avait une voix luxuriante et colorée qui s’épanouit merveilleusement dans ce morceau.

Oh sainte médaille … Avant de quitter ces lieux – Merrill

 

La grande apparition de Méfistophélès – le veau d’or, le veau d’or

Synopsis : Wagner essaie de lui remonter le moral. Méphistophélès apparaît. Il rejoint les trois amis et affirme que l’or gouverne le monde.

Cette pièce est un élément de l’Opéra Comique. Quand on regarde le Faust de Goethe, il semble étrange que le diable dans cet opéra doive chanter un air de Buffon. Cette banalisation est peut-être l’une des raisons pour lesquelles cet opéra n’a pas encore eu autant de succès dans les pays germanophones que dans les pays anglophones.

La musique commence avec un fortissimo de l’orchestre et l’apparition triomphale de Méphistophélès. Sa description des gens qui dansent autour du veau d’or doit être chantée avec un ton sarcastique. La pièce est courte et pourtant exigeante pour le chanteur, qui doit porter les nuances de cet air par-dessus le “bruit” de l’orchestre.

Nous entendons une production grandiloquente de l’Opéra d’État de Vienne. Ruggiero Raimondi était un excellent et impressionnant interprète, équipé d’un orgue au son impressionnant et puissant.

Le veau d’or est toujours debout !  – Raimondi

 

Synopsis : Lorsque Wagner veut le saluer, il regarde les lignes de sa main et prophétise qu’il mourra lors de la prochaine attaque, et à Siebel, que chaque fleur qu’il touchera désormais se fanera. Puis il loue la beauté de Marguerite avec des mots moqueurs. Lorsque Valentin entend son nom, il attaque Méphistophélès avec son épée pour le punir. Son épée rebondit, une force magique protège Méphistophélès et l’épée se brise. Le Diable ! Comme seule défense possible, Valentin et ses amis forment une croix avec leurs épées. Méphistophélès bat en retraite.

Un beau morceau de type choral complète efficacement cette scène.

Chœur des épées – Blanc / Autron / Bertan

 

 

 

 

FAUST ACTE III

 

 

 

Le célèbre troisième acte

Le troisième acte est l’acte le plus important de cet opéra. Il dure généralement environ une heure et est une suite de scènes magnifiques.

Synopsis: Siebel is in the garden near Marguerite’s house. He is in love with her and wants to pick flowers. But hardly in the hand they wither. When he puts his hand in the holy water pot he has broken the spell and the flowers no longer wither. He puts a bouquet in front of Margaretes door.


Siébel est un rôle travesti et est chanté par une femme. L’air de la fleur est l’un des nombreux morceaux de cet opéra qui est devenu populaire. La mezzo américaine Joyce di Donato chante un grand portrait du rôle dans l’interprétation suivante.

Faites-lui mes aveux  –  Di Donato

 

 

Faust grand air  « Salut! demeure chaste et pure »

Synopsis: Faust apparaît dans le jardin accompagné de Méphistophélès. Méphistophélès part chercher un cadeau pour Marguerite. Faust est seul et attend avec impatience les retrouvailles avec elle.

Une caractéristique de cette célèbre air est que le ténor est accompagné d’un violon solo qui joue autour de la voix du ténor tout au long du morceau. Berlioz a dit que cette astuce de Gounod “est bien plus une pitié qu’un secours pour l’ensemble, et je crois que le chanteur Duprez avait raison, qui un jour, lorsqu’un instrument solo de l’orchestre l’accompagnait pendant une romance, disait : ” Cet instrument du diable avec ses courses et ses variations m’irrite comme une mouche qui tourbillonne autour de ma tête et veut s’asseoir sur mon nez. ”

Condé réplique que Gounod prononce avec le violon ce que les mots ne pouvaient dire qu’à demi”.

Les mots de Faust sont spirituels et expressifs. Des mots comme ” innocente et divine ” ou “que de richesse ” donnent au chanteur l’occasion de montrer la subtilité et la richesse de sa voix. L’intensité augmente régulièrement jusqu’au point culminant de l’aria avec le spectaculaire do aigu, qui doit être chanté avec goût et ne doit en aucun cas être grossier et en quête d’acclamation, ce qui détruirait l’ambiance de cette musique. La pièce se termine par un bel adagio du violon solo.

Nous entendons cette aria dans deux enregistrements.

Peut-être que l’interprétation de Björling est imbattable. Il a enregistré cette aria à plusieurs reprises. Dans cet enregistrement, nous le voyons dans une production télévisée. Nous remarquons un regard incertain au début, mais Björling séduit l’auditeur dès la première seconde. Il se transforme en un amoureux tendre et romantique. Son chant et son jeu sont d’un grand naturel, comme le do aigu. Cette performance, ainsi que celle d’Enrico Caruso, a été le modèle pour tous les ténors après eux.

Salut, demeure chaste et pure  –  Björling

 

Caruso, qui avait une voix plutôt baritonale, a montré des difficultés avec les notes aiguës au début de sa carrière.” Lors de ses premiers enregistrements, ce problème a en tout cas été résolu, comme le montre le splendide enregistrement de “Salut, demeure chaste et pure”, qu’il a chanté en février 1906 et dans lequel on entend très joliment la fusion du lyrique et de l’héroïque : développée à partir d’une tendre mezza voce, la voix s’épanouit de plus en plus et se déploie sur un splendide ut aigu, qui ne fait pas état d’une plaie gênante. ” (Fischer, grandes voix)

Salut, demeure chaste et pure – Caruso

 

 

Les montagnes russes émotionnelles de Marguerite

Synopsis : Méphistophélès est de retour, portant sous son bras une boîte de bijoux. Il le pose à côté du bouquet de Siébel et le repousse. Faust se sent maintenant coupable de la chasteté de Marguerite, mais Méphistophélès chasse cette pensée. Faust s’éloigne de la maison et l’observe à distance d’écoute. Marguerite apparaît d’humeur pensive, se souvenant de sa mère et de sa sœur décédées. Elle s’assied au rouet et chante la ballade du roi de Thulé. Elle se souvient du jeune homme qu’elle a vu sur la place du marché. Qui était-il ? Il lui plaisait, mais elle était trop timide pour lui parler.

La neuvième scène du troisième acte est constituée de deux moments forts de l’opéra. Marguerite chante d’abord la ballade du roi de Thulé, puis le célèbre air du bijou.

Dans l’aria ” il était un roi de Thulé “, Gounod paraphrase les vers du Faust de Goethe. Thulé est une île de la mer Arctique, peut-être l’Islande, où une femme chante mélancoliquement le deuil, la mort et l’amour éternel. Marguerite a perdu sa mère et sa petite sœur. Son frère est maintenant un soldat, qu’elle ne reverra peut-être jamais. Elle se sent seule.

Callas a merveilleusement saisi la mélancolie de la chanson. Elle peut chanter de manière impressionnante les différents changements d’humeur de Margarete dans cette air.

Il était un roi de Thulé – Callas

 

Marguerite voit les bijoux – la fameuse ” air des bijoux “.

Synopsis : Marguerite voit le bouquet de Siébel et le prend dans ses mains. Quand elle voit la boîte à bijoux, elle laisse tomber le simple bouquet. Fascinée, elle essaie les bijoux. Elle se sent maintenant comme une princesse. Si seulement l’étranger était avec elle maintenant et pouvait la voir.

La plus grande partie de cet opéra est écrite pour une soprano lirico-spinto, une soprano dramatique qui peut représenter fidèlement tout le spectre des sentiments : Elle doit dépeindre l’innocence de la jeune femme, puis l’amoureuse de Faust, la fidèle pratiquante, puis la tragiquement abandonnée et enfin la folle, emprisonnée. Dans cet air, s’ajoute la musique de la jeune femme coquette, hérissée d’ornementations. Cette pièce requiert donc la voix d’une soprano colorature lyrique.

Ce large éventail d’exigences fait de Marguerite l’un des rôles les plus exigeants de la littérature lyrique et est donc difficile à remplir. Le célèbre critique de chant britannique John Stean a écrit en 1971 que dans l’histoire documentée par les enregistrements, seules quatre chanteuses pouvaient couvrir tout ce spectre vocal : Lili Lehmann, Rosa Ponselle, Maria Callas et Montserrat Caballé. Il existe des enregistrements de cet opéra par deux de ces chanteuses.

Nous entendons l’interprétation dans 2 enregistrements. D’abord Angela Gheorghiu et ensuite la citée Maria Callas.

Avec une grande espièglerie et une belle voix, nous entendons d’abord Angela Gheorghiu.

Ah ! je ris de me voir – Gheorghiu

 

La suivante est Maria Callas. C’est fantastique les nuances vocales qu’elle peut tirer de l’aria. “Si jamais l’unité de la diction et de la déclamation, les fines nuances des mots et l’éloquence de l’interprétation exigée par Gounod ont été réalisées à nouveau après la guerre, c’est dans cette interprétation” (Kesting).

Ah ! Je ris de me voir – Callas

 

 

 

L’astuce de Méphistophélès et le grand quatuor

Synopsis : Sa voisine Marthe apparaît et admire Marguerite parée de bijoux. Alors qu’elles discutent, Faust et Méphistophélès apparaissent. Pour détourner Marthe de Marguerite, Méphistophélès invente l’histoire qu’il vient lui annoncer la mort de son mari. Il ne tarde pas à lui faire la cour, car elle a besoin d’un nouveau mari maintenant. Marthe se sent flattée et l’emmène en promenade. Faust et Margarete sont maintenant seuls. Margarete raconte d’elle-même qu’elle est toute seule. Sa mère et sa sœur sont mortes et son frère est à la guerre.

Cette scène se développe en un magnifique quatuor avec un riche accompagnement orchestral.

Prenez mon bras un moment – Gedda / de los Angeles / Christof / Michel

 

 

Le grand duo d’amour de Faust et Marguerite

Synopsis : Méphistophélès quitte Marthe et crée une atmosphère romantique pour les deux amants.

Berlioz était très positif au sujet du Faust de Gounod. Il a spécifiquement mentionné cette scène : ” Je ne saurais dire ce qui est le plus beau, la douce harmonie des voix ou l’orchestration voilée de l’accompagnement. Ce crépuscule poétique, ce clair de lune musical, qui caresse l’auditeur, l’enchante et le charme peu à peu, et qui est rempli d’une excitation qui augmente jusqu’à la fin, est admirable. Et cette scène magnifique est couronnée par le monologue de Margarethe à la fenêtre. La passion de la jeune fille éclate ici à la fin avec une puissance impétueuse et une éloquence saisissante. Et ceci, je crois, est le chef-d’oeuvre de la partition.”

Il était temps ! … O nuit d’amour – Gedda / de los Angeles

 

Nous entendons Jussi Björling dans cette scène avec une voix et un ton magnifiques.

Il était temps ! … O nuit d’amour – Björling / Kirsten

 

E

 

 

FAUST ACT IV

 

 

La tragédie de Marguerite

Synopsis: Des mois plus tard. Marguerite attend un enfant. Faust l’a quittée. Elle est exposée aux moqueries des villageois. Elle se languit de son retour, mais elle sent qu’il ne reviendra plus.

Nous entendons cette élégie de Marguerite accompagnée de beaux sons de cordes flottants et bourdonnants.

Ils ne sont plus là !… Il ne revient pas !   – Benackova

 

Synopsis : Siébel apparaît. Il lui avoue son amour et veut la venger. Elle le remercie, mais elle n’a pas encore perdu l’espoir qu’il revienne. Elle se rend à l’église pour prier pour son retour.

Ce chant reconnaissant et réconfortant est un beau point de repos de l’opéra.

Versez votre chagrin – Mentzer / Fassbaender

 

 

La scène de l’église démoniaque

Synopsis: Au cours du service divin, elle entend à plusieurs reprises la voix de Méphistophélès par-dessus les chœurs, et elle s’évanouit.

Gounod avait une relation étroite avec l’église. Jeune homme, il a longtemps joué avec l’idée de devenir prêtre. Il a fréquenté le séminaire de théologie et a porté la robe de prêtre. Avant cela, il avait été organiste et chef de chœur d’une église pendant six ans. Gounod a longtemps été tiraillé entre la mondanité et l’église et n’a jamais pu résoudre correctement ce problème d’équilibre.  Cela a conduit à une crise nerveuse pendant la composition de Faust et il a dû être hospitalisé pendant une courte période.

La scène de l’église avec le diable est proverbialement diabolique et incroyablement dramatique dans sa disposition et sa musique. Nous écoutons un enregistrement avec les excellents interprètes Jose van Dam et Cheryl Studer.

Seigneur, daignez permettre à votre humble servante  – Studer / van Dam


 

Synopsis: La guerre est finie.

Ce morceau de chœur avec ballet est l’une des pièces les plus célèbres de cet opéra, le “chœur du soldat”.

Déposons les armes  –   Plasson

 

 

La sérénade moqueuse de Méphisto

Synopsis: Valentin revient au village. Il a appris la disgrâce de sa sœur et veut la confronter. Faust aussi s’est rendu chez Marguerite car il est tourmenté par sa mauvaise conscience. Méphistophélès l’accompagne et chante avec dérision une sérénade pour Marguerite, qu’il appelle Catherine.

Cet air du diable devait être chanté dans le style français, pas diaboliquement laid, mais élégamment amusé. Les rires de cette aria sont entrés dans l’histoire de l’opéra.

Vous qui faites l’endormie  –  Furlanetto

 

Un enregistrement légendaire de Fyodor Shalyapin vaut la peine d’être vu, et pas seulement pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’opéra. Cette basse russe, née en 1873 près de la ville tartare de Kazan, a également été appelée la plus grande basse de l’histoire. Il est difficile de juger si cela est vrai. En tout cas, il a été le plus influent. Beaucoup de portraits de rôles sont encore influencés par lui aujourd’hui. À propos du Méphistophélès de Shaljapin, Fischer (Grosse Stimmen) a écrit : ” Dans la Sérénade, chaque note semble provenir d’un trou différent, et les variations du rire diabolique pourraient à elles seules servir de matériel pédagogique pour des générations. ” En fait, l’enregistrement vaut la peine d’être écouté ne serait-ce que pour les différents rires diaboliques.

Vous qui faites l’endormie  –  Schaljapin

 

 

Le duel mortel

Synopsis: Valentin se joint aux deux. Il veut obtenir satisfaction et provoque Faust en duel. Il maudit le médaillon qui l’a protégé pendant la guerre et le jette. Il affronte Faust avec l’épée. Lorsque les deux se battent, Valentin meurt d’un coup sournois de Méphistophélès. Les gens se rassemblent dans le village. Margarete accourt également.

Par ici, mes amis! on se bat dans la rue!  –  Araiza / Raimondi / Görngross

 

Synopsis : Lorsque Valentin meurt, il maudit sa sœur et lui promet une vie de disgrâce jusqu’à sa mort.

Ecoute moi bien …Ce qui doit arriver arrive à l’heure dite! –  Merrill

 

 

FAUST ACTE V

 

 

 

Méphistophélès conduit Faust à la Nuit de Walpurgis.

Synopsis: Méphistophélès a conduit Faust dans les montagnes. Avec une orgie de sorcières sauvages, il veut distraire le malheureux de son chagrin.

Regardez un ballet classique avec la belle musique de la Nuit de Walpurgis dans une production russe.

La nuit de Walpurgis –  Maximova/Yagoudin/Vlasov

 

Le deuxième grand duo d’amour de Faust et Marguerite

Synopsis: Méphistophélès Faust et Méphistophélès rendent visite à Marguerite dans le donjon. Dans son chagrin, elle a tué son enfant. Dans son dérangement mental, elle est assise dans une cellule. Quand elle entend la voix de Faust, elle se réveille. Faust lui jure son amour.

Ah! c’est la voix du bien aimé!… Oui, c’est toi que j’aime  –  Studer / Leech

 

 

Le trio grandiose de la scène du donjon

Synopsis : Faust veut s’échapper avec elle. Le temps presse, car l’exécution a lieu au lever du soleil. Mais Marguerite ne l’entend plus, elle est redevenue folle. Lorsque Méphistophélès apparaît, elle reconnaît en lui son démon. Elle le renvoie et meurt. Méphistophélès appelle “jugée” mais les chœurs célestes retentissent et appellent : “Sauvé”. Méphistophélès est jugé par l’Archange.

Ce trio est l’une des plus belles parties de l’opéra. Si l’on prend comme référence des scènes comparables d’autres œuvres (par exemple la scène du donjon du Trovatore ou des œuvres du grand opéra), la brièveté de ce passage est étonnante. Gounod compose ce passage de manière compacte et dramatique. Le refrain “Anges purs, anges radieux” est répété plusieurs fois, toujours un demi-ton plus haut, ce qui déclenche un effet incroyablement dramatique.

Dans la grande apothéose suivante avec chœur, l’archange juge le diable.

Nous entendons cette scène finale dans 3 interprétations.

Nous commençons par l’enregistrement avec Jonas Kaufmann du Metropolitan Opera.

À l’étude mon maitre  –  Kaufmann /  Poplavskaya / Pape

 

Pour les amateurs d’enregistrements historiques : Nellie Melba est l’une des légendes de l’âge d’or. Son interprétation dans ce trio de 1910 est “triomphale, sa voix crie littéralement dans les hauteurs cruellement exposées du trio. Le portamento legato du chant est merveilleux” (Kesting).

À l’étude mon maitre … Christ est ressuscité  –  Melba / Mc Cormack

 

L’interprétation de ce trio prouve à quel point cette partie de l’opéra est dramatique, et qu’elle est l’une des plus dramatiques de l’histoire de l’opéra. La performance des trois chanteurs est formidable et la fin du si du ténor et de la soprano est grandiose.

A l’étude mon maître  –  Björling / Moore / Dickson

 

 

 

Recommandation d’enregistrement de l’opéra FAUST

 

WARNER BROTHERS avec Cheryll Studer, Richard Leech, Thomas Hampson et José van Dam sous la direction de Michel Plassson et l’orchestre et le choeur du capitole de Toulouse et le choeur de l’armée française.

 

 

 

 

Peter Lutz, opera-inside, le guide de l’opéra en ligne sur FAUST de Charles Gounod.

 

 

 

 

 

 

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