Guide d’opéra en ligne et résumé de GUILLAUME TELL de Rossini

Le Tell de Rossini est une grande œuvre, pourtant elle n’est pas souvent jouée, l’effort scénique et les difficultés de casting étant trop importants. Néanmoins, c’est l’un des opéras les plus influents qui a cofondé le ténor moderne et le Grand Opéra.

 

 

Contenu

Commentaire

Acte I

Acte II

Act III

Act IV

 

Les temps forts

Ouverture

Il piccol legno ascendi

Qual silvestre metro interno

Sombre forêt (Selva opaca, deserta brughiera )

Tutto apprendi, o sventurato (Oui, vous l’arrachez à mon âme)

Allor che scorre de’ forti il sangue ( Quand l’Helvétie est un champ de supplices)

Domo, o ciel, da un stranier Arrivée des soldats des trois cantons.

Giuriam, giuriam pei nostri danni (Jurons, jurons par nos dangers)

Ballabile di soldati (Pas de soldats) Ballet

Quel fasto m’offende (Tant d’orgueil me lasse) Quartett

Resta immobile (Sois immobile)

Asile héréditaire (O muto asil del pianto)

Sotratto a orribilil nembo

Tutto cangia, il ciel s’abbella Finale

 

 

Recommandation d’enregistrement

Recommandation d’enregistrement

 

 

Première

Paris, 1829

Libretto

Hippolyte Bis, d'après une nouvelle d'Etienne de Juoy (dont la base est le Guillaume Tell de Schiller).

Rôles principaux

Guillaume Tell, combattant suisse de la liberté (baryton) - Hedwige, sa femme (mezzo-soprano) - Jemmy, son fils (mezzo-soprano) - Gessler, bailli des Habsbourg (basse) - Rodolphe, un capitaine de Gessler (ténor) - Mathilde, princesse des Habsbourg (soprano) - Arnold, Suisse et amant de Mathilde (ténor) - Walther, Suisse, chef du peuple Uri (basse)

Recording recommendation

DECCA, avec Sherill Milnes, Luciano Pavarotti, Mirella Freni, Nicolai Ghiaurov, Della Jones, sous la direction de Riccardo Chailly et du National Philharmonic Orchestra et du Ambrosian Opera Chorus.

 

 

 

 

Commentaire

 

 

 

 

Le célèbre “do in petto” – la naissance du ténor héroïque

Le rôle d’Arnoldo est sans doute l’un des rôles de ténor les plus difficiles du répertoire d’opéra. L’écrivain James Joyce, passionné d’opéra, a fait remarquer un jour : ” J’ai étudié la partition de Guillaume Tell et je découvre que (le ténor) Sullivan chante 456 sol, 93 la bémol, 92 la, 54 si, 15 si bémol, 19 do et deux do dièse. Personne d’autre ne peut le faire.

Le ténor de la première représentation était Adolphe Nourrit. Il était le premier ténor de son temps et incontestablement un grand chanteur. Il avait des problèmes avec ce rôle et, à partir de la troisième représentation, il aurait omis l’air “Asile héréditaire” (“O muto asil”) et la Caballetta suivante.Huit ans plus tard, son rival Gilbert Duprez a chanté dans cet opéra le premier do aigu documenté de la voix de poitrine (“do in petto”) au lieu de la voix de fausset. Rossini fut choqué et repoussé. Il a comparé ce ton “au cri d’un chapon qu’on égorge”.

Après cet événement, rien n’est plus comme avant, le public est enthousiaste et la génération suivante de compositeurs bouleverse le style de chant dominant, le ténor héroïque à la voix criarde est né. Même Nourrit se rend en Italie pour apprendre le nouveau style. Lorsque sa femme lui rendit visite en Italie, elle constata qu’il avait abîmé sa voix.

 

 

Rossini à Paris

En 1824, Rossini, déjà compositeur célèbre et respecté (notabene, Rossini n’a que 32 ans !), vient à Paris pour prendre la direction du “Théâtre-Italien”. Après divers projets d’opéra nouveaux ou révisés couronnés de succès, le roi Charles X lui offre une pension à vie pour un nouvel ouvrage destiné au Grand Opéra.

Conseil de voyage pour les amateurs d’opéra : Où Rossini a créé “Guillaume Tell” (Cliquez pour le lien vers TRAVEL-blogpost)

 

 

Libretto

Rossini choisit le thème du héros de la libération suisse “Guillaume Tell”, qui reprend avec son thème l’air du temps des révolutions réprimées comme le Risorgimento italien. Il s’est basé sur la nouvelle écrite par Etienne de Juoy, l’écrivain qui avait déjà écrit le livret de son “Moïse et Pharaon”. Juoy connaissait bien sûr la version de Schiller, mais s’est écarté de l’original, de sorte que la version rossienne de Tell ne coïncide pas entièrement avec le célèbre original de Schiller. Le mauvais état de santé de l’écrivain ne lui permit pas de créer un livret d’opéra, et il chargea son collaborateur Hippolyte Bis de ce travail.

 

 

Grand opéra

Rossini avait initialement prévu l’opéra pour 1828, mais il fallut attendre août 1829 pour la première représentation. Jamais auparavant Rossini n’avait pris autant de temps pour créer un opéra, qu’il avait parfois écrit en un mois.

La raison principale en était le système de production extrêmement complexe du Grand Opéra. Le Grand Opéra était basé sur les traditions de l’Opéra de réforme de Gluck et de l’Opéra Comique. Guillaume Tell de Rossini (1829), la Muette de Portici d’Auber (1828) et Robert le diable de Meyerbeer (1831) constituent le prototype de ce nouveau type d’opéra magnifique basé sur des thèmes historicisants, qui combine les genres artistiques de la musique, de la littérature, de la danse, de la décoration et de la peinture. Des comités spécialisés dans chaque genre artistique s’occupaient de l’élaboration des détails et d’interminables répétitions révélaient les points faibles, ce qui entraînait à nouveau des modifications de la composition. Les productions du Grand Opéra exigeaient des artistes qu’ils créent des tissus historiques aux couleurs authentiques. Le scénographe Cicéri est donc envoyé en Suisse centrale, où il réalise des esquisses pour les décors.

 

 

Le dernier opéra de Rossini

“Guillaume Tell” fut le dernier opéra de Rossini à l’âge de 37 ans. Pourquoi, reste un mystère à ce jour. Était-ce sa santé fragile qui le faisait souffrir de dépression, était-ce l’épuisement créatif après des années de productivité excessive, ou pensait-il que sa musique n’était plus adaptée à son époque ? Bien que Rossini soit en négociation avec le Grand Opéra (un contrat de 10 ans prévoyait que Rossini livre 4 œuvres et reçoive en contrepartie une importante pension à vie), une crise financière du budget de l’État, déclenchée par la Révolution de Juillet, fait échouer ces plans après une longue bataille juridique.

 

 

Musique

Avec Guillaume Tell, Rossini s’est réinventé. La colorature, et a fortiori l’air coloratura, a été pratiquement éradiquée de la partition. Ce n’est que lors de l’interprétation de l’impériale Mathilde que l’auditeur entend encore la colorature dans l’air “Sombre forêt” (“Selva opaca”). Ceci est surprenant, puisque son opéra colorature “Semiramide” a été composé il y a seulement six ans. Guillaume Tell nous apparaît donc (et aux auditeurs de l’époque) comme son opéra le plus moderne. Pour y parvenir, Rossini a dû adapter son style et ses formes au Grand Opéra, qui exigeait davantage un “tableau lyrique” et des scènes de masse statiques qu’une “intrigue dramatique” et accordait une place prépondérante au ballet. Ainsi, les tableaux de genre tels que la vie de berger se voyaient accorder plus d’importance que les scènes dramatiques telles que le plan de la pomme. Rossini lui-même n’avait jamais vu la Suisse centrale, mais il connaissait Genève et une partie des Alpes de Suisse occidentale. Rossini a utilisé dans l’opéra plusieurs chansons de bergers alpins (en français : “ranz des vaches”), qu’il a tirées d’un recueil de chansons de Suisse occidentale.

 

 

 

Des raccourcis

Déjà pour la première, Rossini a dû faire des coupes en raison des énormes dimensions. Avec tous les entr’actes, pauses et ballets, la représentation dure six heures complètes. . Peu de temps après, les coupures devinrent la règle dans toutes les productions, qui étaient gérées par les interprètes de leur propre autorité. En 1831, Rossini s’empresse de rédiger une version officielle raccourcie, mais il est déjà trop tard, et des versions existent déjà en français et dans des textes en langues étrangères.

 

Première et critique

Le public et la presse ont réagi de manière amicale mais pas euphorique à la nouvelle œuvre. La popularité de l’œuvre s’est accrue au fil des représentations, à mesure que la compréhension de la “nouvelle musique” augmentait. En Italie, l’œuvre a connu des moments difficiles au XIXe siècle, car elle a toujours dû lutter contre la censure en raison de son contenu révolutionnaire. Avec le déclin du Grand Opéra vers la fin du 19ème siècle, l’œuvre est sortie du répertoire et aujourd’hui, elle est rarement jouée, car l’énorme effort et les difficultés de casting ont un effet dissuasif.

 

Aujourd’hui, l’opéra est joué en français et en italien, de sorte que nous entendons dans cet opéra des versions portrait des deux langues.

 

 

 

 

 

GUILLAUME TELL Acte 1

 

 

La célèbre ouverture

Résumé : Les habitants de la Suisse originelle vivent sous la servitude des reîtres Habsbourg

L’ouverture est l’une des pièces les plus célèbres et les plus jouées de toute la musique classique. Rossini a innové avec la forme de l’ouverture. Le prélude en quatre parties présente quatre tableaux :

La première partie représente le début de la journée. Un violoncelle solo débute avec le thème et entre en dialogue avec les autres violoncelles. Peu à peu, l’orchestre se met en place et les tambours annoncent l’approche de l’orage. Les cordes qui gonflent et les interjections des instruments à vent imitent l’orage, qui gagne en intensité, pour culminer à la fin avec un chant joyeux de la flûte et laisser place au soleil.

La troisième scène, pastorale, est inspirée de la Sixième Symphonie de Beethoven, que Rossini tenait en grande estime. Il a utilisé une mélodie du “Ranz des vaches” pour le duo de flûte et de cor anglais, l’un des solos à vent les plus célèbres de la littérature.

L’ouverture se termine par le célèbre galop, la marche des soldats.

Ouvertüre – Chailly

 

Résumé : Dans un village alpin, les habitants préparent une fête

Une caractéristique constitutive du Grand Opéra étaient les tableaux avec beaucoup de couleur locale, comme ici le chœur des campagnards.

È il ciel sereno / Quel jour serein le ciel présage

 

Le chant virtuose du pêcheur

Résumé : Un pêcheur raccommode le filet et Tell se tient pensif sur la rive, à côté de lui se trouvent sa femme Hedwige et son fils Jemmy. Tell se lamente sur le sort des Suisses.

C’est une chanson de pêcheur à l’ancienne, avec des passages aigus difficiles qui conduisent la voix une fois au Do et une fois au H.

Alfredo Kraus était le meilleur “Tenore di grazia” de l’après-guerre avec Nicolai Gedda. Rossini a écrit le rôle d’Arnoldo qui est écrit en tessiture haute pour ce type de voix de “ténor héroïque lyrique”. Kesting (“les grands chanteurs”) parle avec les plus grands éloges de Kraus “il piccol legno ascendi” : “Sa voix se transforme comme par magie en une trompette d’argent qui produit des notes de tête pour lesquelles tout autre ténor de ses chandelles sacrées s’allumerait”.

Il piccol legno ascendiKraus

 

 

Résumé : Au loin, les cloches des troupeaux se font entendre. Le vieux Melchthal apparaît en compagnie de son fils, les paysans saluent l’homme respecté et la figure paternelle du peuple.

Nous entendons une belle pièce chorale avec des solistes et de magnifiques parties de vents.

Al fremer del torrente (Accours dans ma nacelle)

Tell tente de gagner Arnoldo à la cause suisse

Résumé : Arnoldo est laissé seul au pays. Il est malheureux en amour avec la princesse Habsbourg Mathilde. Il est désespéré car ses compatriotes le méprisent pour cela et il n’ose pas la demander en mariage. Il aperçoit au loin la partie de chasse du tyran Gessler, avec Mathilde à ses côtés. Tell se met alors à ses côtés, sentant l’humeur dépressive de Melchthal. Il tente de le rallier à la cause suisse et reçoit de lui un enthousiasme sincère, mais Arnoldo est déchiré par son amour pour Mathilde et la patrie.

Le dialogue se développe en un duo magnifique et varié. Dans la deuxième partie, Arnoldo chante à plusieurs reprises la belle cantilène “O ciel, tu sai se Matilde m’è cara”, qui exprime son amour pour la princesse et contraste avec l’enthousiasme patriotique de Tell.

Arresta quali sguardi ! Où vas-tu ? Quel transport t’agite ? – Pavarotti/Milnes

 

 

Chœur et ballet des filles-fleurs

Résumé : Un cortège de mariage apparaît et le vieux Melchthal bénit les mariés selon une ancienne coutume. Les cors de chasse de Gessler se font entendre de loin. Tell adresse des paroles patriotiques au peuple pour qu’il se soulève contre la domination des Habsbourg. Lorsqu’il s’aperçoit qu’Arnoldo s’est enfui, il part à la recherche du jeune homme. Pendant ce temps, la célébration du mariage se poursuit.

Cinto il crine di bei fiori … passo a sei (Hyménée, ta journée fortunée luit pour nous) – Gardelli

 

Résumé : Lors du concours d’arbalète suivant, Gemmy remporte le premier prix. Les festivités sont brusquement interrompues par l’arrivée de Leutoldo. Il rapporte qu’il est poursuivi par les sbires de Gessler. Il a tué un lansquenet des Habsbourg qui voulait abuser de sa fille. Maintenant il veut s’échapper à travers le lac. Mais aucun des pêcheurs n’est prêt à l’aider, car une tempête s’est levée sur le lac. Entre-temps, Tell est revenu. Lorsqu’il entend l’histoire de Leutoldo et que les poursuivants approchent, Tell décide de l’aider et ils montent ensemble sur une péniche. Les Suisses assistent, médusés, à l’arrivée de la barque sur la rive secourue. Lorsque les Habsbourg apparaissent, leur chef Rodolfo veut connaître le nom du traître qui a aidé Leutoldo à s’échapper. Devant le refus des Suisses, Rodolfo ordonne la destruction du village et fait arrêter le vieux Melchthal.

A ce moment, nous entendons un concertato pour voix solistes et chœur avec une grande strette.

Finale Acte I – Chailly

 

 

 

GUILLAUME TELL Acte 2

 

 

Résumé : Le soir, les chasseurs habsbourgeois célèbrent la chasse réussie de la journée près du Rütli.

Dans ce tableau, Rossini oppose deux groupes de chœurs, d’abord le chant impétueux des chasseurs autrichiens, puis le chœur pastoral des bergers suisses.

Qual silvestre metro interno (Quelle sauvage harmonie)

La merveilleuse romance “selva opaca” (“Sombre forêt”)

Résumé : Matilde a quitté la société de chasse dans l’espoir de rencontrer Arnoldo, qu’elle aime.

Selva opaca est une aria lyrique, accompagnée avec parcimonie et tendresse par l’orchestre. C’est l’une des rares scènes écrites ” à l’ancienne “, dans le style Rossini, avec des coloratures et des sauts de ton.

Cette aria, avec ses motifs pressants et ses passages legato, semble magiquement écrite pour la gorge de Montserrat Caballé.

Selva opaca, deserta brughiera (Sombre forêt) – Caballé

 

 

Le grand duo d’Arnoldo et Matilde

Résumé : Arnoldo apparaît. Il est désespéré, car une distinction de classe les sépare. Matilde parvient à le convaincre qu’en réussissant sur le champ de bataille de l’Europe, il peut acquérir le droit de la demander en mariage.

Rossini a composé un duo avec une section médiane magnifiquement lyrique dans le style bel canto italien et une stretta entraînante.

Tutto apprendi, o sventurato (Oui, vous l’arrachez à mon âme) – Freni/Pavarotti

Résumé : Lorsqu’ils conviennent de se rencontrer le lendemain, vous entendez Tell et Walther s’approcher. Matilde disparaît rapidement mais Tell remarque l’ombre de la personne, ce qui éveille ses soupçons. Arnoldo avoue son amour pour Matilde et leur dit qu’il se battra pour le drapeau des Habsbourg en terres étrangères. Tous deux lui annoncent la terrible nouvelle que son père a été tué par les oppresseurs. Arnoldo est anéanti et ensemble ils jurent de reprendre le combat contre les Habsbourg.

De nouveau, Arnoldo doit chanter de longs passages aigus dans la partie centrale de ce trio lorsqu’il apprend la mort de son père. Dans la troisième partie, ils jurent de se venger.

Allor che scorre de’ forti il sangue ( Quand l’Helvétie est un champ de supplices) – Gedda / Kovacs / Bacquier

Une scène de chorale unique

Résumé : Maintenant, les hommes des trois cantons arrivent progressivement.

Rossini a composé l’arrivée de chacun des trois cantons. Trois fois les combattants des cantons apparaissent. Trois fois on entend des appels de cor au loin et l’arrivée solennelle des alliés. Cette performance des trois cantons avec leurs chœurs divisés est bouleversante et dure un bon quart d’heure. Nous entendons la performance des hommes de Schwyz.

Domo, o ciel, da un stranier – Chailly

 

Résumé : Avec les trois hommes, ils jurent de lutter contre les Habsbourg et désignent Tell comme leur chef.

Les chœurs unis des trois cantons chantent ensemble le serment du Rütli. Le deuxième acte se termine par “Giuriam, giuriam pei nostri danni”.

Giuriam, giuriam pei nostri danni (Jurons, jurons par nos dangers) – Chailly

 

 

 

 

GUILLAUME TELL Acte 3

 

 

 

 

Résumé : Matilde et Arnoldo se retrouvent le lendemain matin dans une chapelle isolée. Arnoldo lui explique que son honneur exige qu’il se batte pour son pays. Matilde est horrifiée d’apprendre que Gessler a fait tuer le père d’Arnoldo et que son rêve d’épouser Arnoldo ne se réalisera pas.

Pour notre amour (ah se privo die speme è l’amore) – Caballé

 

 

Le chapeau de Gesler

Résumé : Sur une place de marché à Altdorf, devant le château de Gessler, le chapeau de Gessler est planté sur un haut mât. Gessler proclame que tous ceux qui passent sur la place du marché doivent s’incliner devant le chapeau, sous peine d’être condamnés à mort.

Une grande scène sur la place. D’abord le chœur des Suisses et des soldats, puis le ballet des jeunes filles.

Gloria al poter supremo (Gloire au pouvoir suprême) – Chailly

 

Le célèbre “Pas des soldats”

Ballabile die soldati (Pas de soldats) – Muti/Scala

 

Résumé : Lorsque Tell traverse la place avec son fils, il refuse de saluer le chapeau et Rodolfo reconnaît Tell comme celui qui a aidé Leutoldo à s’échapper. Gessler fait arrêter Tell.

Un beau quatuor de 3 voix d’hommes et de soprano accompagné par le chœur et l’orchestre.

Quel fasto m’offende (Tant d’orgueil me lasse) – Mazzoli / de Palma /Milnes / Della Jones

 

Tell bougeSois immobile

Résumé : Gessler a maintenant l’idée terrible que Tell doit tirer la pomme de la tête de son fils en guise de punition. Lorsque Tell refuse, Gessler ordonne que son fils soit tué. Alors que Tell se jette aux pieds de Gessler, ce dernier exige avec mépris que l’on tire sur la pomme. Tell est ému et bénit son fils. On lui remet l’arbalète et le carquois et il plante secrètement une deuxième flèche dans sa veste. Une fois de plus, Tell va vers son fils et lui demande de rester immobile et de prier Dieu.

Accompagné de manière touchante par un violoncelle solo, Tell chante les paroles émouvantes. La voix du baryton monte jusqu’au fa (“Gemmy ! Gemmy !”) pour exprimer la douleur du père.

Resta immobile (Sois immobile) – Hampson

 

 

Le coup de la pomme

Résumé : Tell vise et touche la pomme. Le peuple applaudit et Gessler est choqué. Le fils se précipite vers le père. Alors que les deux s’embrassent, la deuxième flèche tombe. Gessler lui demande à quoi servait la deuxième flèche. Comme Tell répond “pour lui”, Gessler fait enchaîner Tell et ordonne la mort dans le donjon pour les deux. Puis Matilde apparaît et ordonne la clémence pour le garçon au nom de l’empereur. Gessler cède. Il décide que Tell sera emmené par bateau de l’autre côté du lac jusqu’au donjon de Küssnacht, où la mort l’attend.

On n’entend que le roulement du tambour lorsque Tell tire. Quand il touche la pomme, la musique explose et le peuple applaudit.

Vittoria – Muti

 

 

Résumé : Tell maudit le tyran sanguinaire Gessler et est amené sur le navire sous les yeux du peuple agité.

Anatema a Gessler – Milnes / Palma / Jones

 

 

 

 

GUILLAUME TELL Acte 4

 

 

L’air du tour de force d’Arnold “Asile héréditaire”

Résumé : Arnoldo se trouve dans la cabane de son père. Il se souvient de lui et prend congé du lieu de son enfance. Il entend le bruit des Suisses en colère et apprend l’arrestation de GuillaumeTell. Il sait maintenant ce qu’il doit faire, déterminé à appeler les Suisses aux armes et à libérer Tell par la force. Tell ne mourra pas !

L’aria lyrique d’Arnoldo, combinée à la cabaletta qui suit, est l’une des pièces pour ténor les plus difficiles du répertoire d’opéra. Elle commence par un court motif de cor qui représente le souvenir de la jeunesse d’Arnold. Quelques mesures seulement après son entrée, le ténor doit chanter un si bémol exposé, puis un autre deux mesures plus loin. Rossini compose la douleur de l’adieu avec une augmentation répétée de la phrase “J’appelle en vain” et l’aria se termine par un do aigu.

Elle se poursuit avec la fameuse caballetta “Amis, amis, secondez ma vengeance” (“Corriam ! Voliam ! S’affretti lo scempio”), qui est parsemée de 6 autres do aigus, dont certains doivent être tenus sur une mesure et demie pour exprimer l’extase d’Arnoldo.

Nous entendons l’aria dans quatre versions.

L’interprétation de Pavarotti est dramatiquement dessinée. Les aigus sont un peu forcés, Pavarotti a fait preuve d’un grand cœur pour accepter ce rôle. Cependant, il s’est délibérément abstenu de chanter le rôle sur scène, car il savait que sa voix serait endommagée s’il devait le chanter à quelques jours d’intervalle l’un après l’autre.

O muto asil del pianto (1) – Pavarotti

 

Alfredo Kraus, le phénoménal “Tenore di grazia” chante de belles lignes nobles. Nous entendons la Cavatina (à partir de 1:30). En rappel, il chante même un mi bémol à la fin (4:48).

O muto asil del pianto (2) – Kraus

 

La voix de Bryn Hymel est non seulement puissante mais aussi douce. Impressionnant est le long do final du ténor américain. L’aria commence à partir de 3.10.

Asile héréditaire (3) – Hymel

 

Enfin, nous entendons une version extatique du ténor américain Michael Spyre, dont la voix chante brillamment les do aigus, apparemment sans se fatiguer, et possède pourtant la souplesse dans le vibrato de la première partie lyrique.

Asile héréditaire (4) – Spyres

 

Le terzetto céleste

Résumé : Chez Tell. Hedwige est désespérée et croit que mari et fils sont perdus. C’est alors que Jemmy apparaît et elle le prend dans ses bras, folle de joie. Il est accompagné de Matilde. Matilde annonce solennellement qu’elle veut rejoindre les combattants de la liberté. Émus, Jemmy et Hedwig la prennent dans leur cercle.
Un trio céleste pour trois voix de femmes.

Sotratto a orribilil nembo / (Je rends à votre amour un fils digne de vous) – Muti/Ricciarelli

 

Résumé : Jemmy se souvient de l’ordre d’appeler les Suisses au combat par un grand feu. Il va chercher l’arbalète dans la maison et met le feu à la maison. Hedwig prie Dieu pour qu’ils puissent encore sauver la vie de son mari.

Un duo de voix de femmes accompagné d’un chœur de femmes forme un beau point de repos.

Tu che l’appoggio del debol sei (Toi, qui du faible est l’espérance)

 

La grande finale

Résumé : Leutoldo apparaît et raconte avec excitation que Tell est sur le navire qui est au milieu d’une forte tempête en route pour Küssnacht. Tout le monde se précipite vers Küssnacht. Sur le bateau, Tell a pris le gouvernail car il est le seul à pouvoir guider le bateau dans la tempête. Lorsqu’il ramène le bateau sur le rivage, il saute hors du bateau et pousse le bateau loin du rivage avec ses jambes. Sa famille et ses amis l’y attendent déjà. Tell saisit son arbalète et tire sur Gessler, qui s’est sauvé sur un rocher. De loin, on peut voir le château de Gessler à Altdorf partir en flammes. Arnold ainsi que les Suisses apparaissent pour annoncer que la Suisse est libérée du joug des Habsbourg.

Tutto cangia, il ciel s’abbella – Pavarotti/Milnes/Frei/Ghiaurov

 

 

Un drôle d’Encore

La célèbre ouverture a été immortalisée dans d’innombrables enregistrements et apparaît dans des formats populaires, des Pierrafeu à Bonanza. Un plaisir particulier peut être entendu sur YouTube avec la version jodlée par Mary Schneider.

Version amusante – Ouverture jodlée par Mary Schneider

 

 

 

Recommandation d’enregistrement

 

DECCA, avec Sherill Milnes, Luciano Pavarotti, Mirella Freni, Nicolai Ghiaurov, Della Jones, sous la direction de Riccardo Chailly et du National Philharmonic Orchestra et du Chœur de l’Opéra Ambrosien.

 

 

Peter Lutz, opera-inside, le guide d’opéra en ligne sur “GUILLAUME TELL” de Gioacchino Rossini.

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